Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Daval : Alexia notre fille, Episode 1 - L'intégrale
Europe 1 8/22/23 - 55m - PDF Transcript
Je vous propose en deux épisodes, et voici le premier, une expérience tout à fait
particulière, et je vous le dis absolument passionnante.
Revivre l'affaire Alexia Daval à travers le récit de ses parents Isabelle et Jean-Pierre
Fouillon.
Et pour ce récit, je suis venu les voir chez eux, agréés en haute sonne, et j'ai tiré
même en histoire de livres qu'il publie chez Robert Lafon, Alexia Notre-Fille.
Alexia Daval, je vous rappelle qu'elle a été tuée en octobre 2017 par son mari Jonathan
qui a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle.
Il est extrêmement rare que des partis civils racontent une affaire de leur point de vue,
qu'ils racontent leur souffrance, leur aveuglement à l'égard de leur gendre Jonathan, leur
regard aussi sur les journalistes qui ont médiatisé cette affaire à Outrance, et surtout leur
combat pour que leur fille ne soit jamais considérée comme un peu responsable de sa
mort.
C'est avec eux que je débriefrais cette histoire.
Voici donc le premier épisode de la mort d'Alexia jusqu'au premier doute de sa famille
concernant Jonathan.
Je l'ai écrit avec Tuguel de Dieu le veut, réalisation Céline Lebrace.
Quand je me lève, ce matin du vendredi 27 octobre 2017, je ne pense pas vivre ma dernière
journée avec ma fille Alexia.
C'est le week-end de la Toussaint, notre fille née Stéphanie et son mari Grégory
arrivent de Paris dans l'après-midi avec leur petite James qui vient d'avoir deux
ans.
Je n'ai pas trop le temps de préparer un repas pour le soir alors on a prévu une
raclette.
Alexia m'appelle vers midi, je perçois tout de suite au son de sa voix, quel est pas dans
son assiette.
J'ai eu, je sais pas, un petit malaise, juste après avoir pris mon petit déjeuner.
J'ai envoyé un SMS à Jonathan pour lui dire que ça n'est pas trop bien.
Tu me rassures, dis-moi Alexia, t'avais prévu de préparer le dessert pour ce soir ?
Ça tient toujours ?
Oui, oui, t'occupes de rien.
J'ai fait une salade de fruits, ça fera plaisir à papa, puis j'ai fait du riz au cacao.
Tu sais comme tu nous en faisais quand on était petites.
Stéphanie et son mari arrivent vers 17 ans et Alexia très vite après, elle sort juste
de la piscine où elle est allée faire ses longueurs habituelles et l'a encore les
cheveux mouillés.
Le temps de lancer la cuisson des pommes notaires arrive mon mari, Jean-Pierre, fatigué par
sa journée mais heureux.
Dis-moi Alexia, Jonathan n'est pas là ?
Si, s'il va arriver, il devait passer à la maison pour prendre les desserts.
Jonathan arrive quand on commence à trinquer, il salue tout le monde et il se précipite
vers Alexia pour l'embrasser.
Ça va ma chérie ?
Oui, ça va mieux.
Et il l'embrasse à nouveau.
Une soirée normale, en famille comme on en a fait des dizaines, à ce détail près
que Jonathan, qui ne renonce jamais d'habitude à finir une bouteille de vin, ce soir-là
refuse.
Non, c'est bon ça ira.
Mais qu'est-ce que t'as ce soir Jonathan ? T'es malade ?
On discute jusqu'à 23 heures minuit et puis Alexia et Jonathan enfilent leur manteau,
nous douze embrassons, en partant, elles se retournent, elles m'envoient un pésé de
la main.
C'est la dernière fois que je lui souhaite bonne nuit.
Le lendemain matin, un peu avant 11 heures, on sonne à la porte.
C'est Jonathan, il est en larmes.
Mais qu'est-ce qu'il y a Jonathan ? Pourquoi tu pleurs ? C'est Alexia.
Elle est partie courir vers 9h30, elle n'est toujours pas rentrée.
Je sais pas, j'ai peur, je sens qu'il lui arrive quelque chose de grave.
Mon fin Jonathan, mais pourquoi tu te mets dans un éterparé, enfin, elle vient de
partir courir, elle a peut-être rencontré une copine.
Stéphanie, la sœur d'Alexia, vient de se lever, elle nous rejoint dans la cuisine,
un peu au radar, et là son téléphone se met à vibrer.
C'est un SMS d'Alexia.
Je suis parti courir, je passerai peut-être si j'en ai la force, à tout à l'heure.
Mais comment, comment a-t-il eu le cran d'envoyer ce SMS pour faire croire que sa femme
était encore en vie ?
Il n'a pas pu l'approviser, ça.
Il avait un plan, et il venait de nous embarquer dedans.
À table, Jonathan n'arrête pas de répéter.
Je suis sûr qu'il lui est arrivé quelque chose de pas dans.
J'en suis sûr.
Alors Grégory, notre gendre lui dit bah on y va, on va la chercher.
Ils font le tour du quartier, et puis ils vont chez eux.
Jonathan monte à l'étage.
Alexia ? Alexia ! Alexia, tu es là ?
Après, ils vont aux urgences, au cas où.
Et puis Jonathan va voir les gendarmes, qui prennent tout de suite l'affaire au sérieux.
Ils arrivent avec des chiens.
En cinq minutes, toute notre vie vient de basculer.
Les gendarmes ont emmené Jonathan.
Il n'est toujours pas rentré.
Et nous, on attend dans leur maison.
Sa famille, à lui, est là.
Sa sœur, ses deux frères, son beau-père et sa mère.
Sa mère qui prend beaucoup de place.
Qui mange, qui boit, qui parle fort.
Je me souviens pas qu'elle est venue nous voir.
Oh, c'est ça l'autre gendarmes.
Ils sont en train de le presser comme un citron.
Mais qui lui fout de la paix, putain ?
Et puis il apporte sous.
Et la Jonathan apparaît.
Et on entend sa mère lui dire.
Bah vas-y, montre-leur.
Montre-leur la morsure que tu as sur le bras.
La morsure ? Mais quelle morsure ?
Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Bah dis-leur, Jonathan, enfin, ce qu'elle t'a fait subir.
Raconte ce qu'elle te faisait.
Oui.
Maman raison, Alexia, elle pouvait être violente avec moi.
C'est vrai.
Depuis qu'elle prenait des médicaments, elle faisait des crises.
On n'a jamais entendu parler de ça.
On ne comprend plus rien.
Quel est le lien avec sa disparition ?
Ça fait deux jours et deux nuits qu'Alexia a disparu.
La ville a organisé une nouvelle battue.
Quand on arrive sur le parvis de l'hôtel de ville,
il y a plus de 400 personnes.
Et nous partons donc à repenter les champs, les sous-bois, les forêts.
Et bien FMTV nous suit à la trace.
Au bout de quelques heures, mon téléphone sonne.
Mon téléphone sonne.
Allô ? Isabel ?
Il y a un homme qui cherche à te voir.
Il dit que c'est le médium.
Elle me donne son numéro.
Je l'appelle.
J'habite dans le midi.
C'est vrai que je suis médium.
Je ne connais pas tout votre région.
Mais je sais où elle est.
Votre fille.
Je la vois dans un secteur poisé.
Dans une cabane,
près d'un village qui s'appelle Esmoulin.
Esmoulin ?
Mais c'est justement là qu'on se trouve.
Et là on entend une voix puissante qui hurle.
On arrête !
On arrête tout !
Ce sont les journalistes autour de moi qui me le disent.
On vient de retrouver un corps.
Nous sommes convoqués à la gendarmerie à 19 heures.
Le procureur est là.
On a retrouvé un corps.
Mesdames, mon pour l'instant, il est impossible de dire
s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
Le corps est très dégradé.
Il a été brûlé.
Il va donc falloir attendre.
Il va donc falloir attendre les analyses adhéennes.
Nous apprenons seulement le lendemain qu'il s'agit bien d'Alexien.
Toutes les chaînes d'information viennent d'annoncer la nouvelle.
Et à partir de là, les journalistes nous devancerons tout le temps.
Le procureur nous a conseillés de prendre un avocat.
Mais nous n'en connaissons aucun.
Alors nous a donné une petite liste.
Et nous choisissons la proximité.
Maître Florent qui a acquis sa réputation dans les années 2000
en rendant la liberté à Patrick Dix.
Alors nous prenons rendez-vous.
Et nous y allons tous les cinq.
Avec Stéphanie, Grégory et Jonathan.
Ils se lèvent pour nous accueillir.
Il fait un peu penser à un ministre de la Troisième République.
Une affaire comme ça, dans un mois, elle est bouclée.
Et on aura le coupable.
Ça ne peut pas être autrement.
Il n'y a qu'une chose qui peut tout bloquer.
C'est que l'assassin se suicide.
Et qu'on ne sache jamais que c'est lui.
On sent qu'il connaît bien son métier.
Et par ailleurs, il faut que je vous dise que,
déontologiquement, je ne peux pas défendre en même temps
vos intérêts à vous, parovans d'Alexiens,
et à vous, Monsieur Marie d'Alexiens.
Parce qu'au cours de la procédure,
vos intérêts peuvent parfaitement évoluer, je pense,
à la succession, à la maison, à l'argent, etc.
Vous, Monsieur Daval,
vous n'avez rien à vous reprocher.
Eh ben non.
Eh bien très bien, je connais des confrères.
Je vais vous trouver quelqu'un tout de suite.
Maître Florent nous demande de lui verser en la compte de 12 000 euros.
C'est une somme énorme pour nous.
Quand les gendarmes nous convoquent,
ils nous demandent de venir avec lui.
Oh, mais non, vous n'avez absolument pas besoin de moi.
Je vous rappelle que nous sommes partis civils.
Mais ça ne sert à rien que je sois là.
Pas une seconde.
Ils ne se demandent ce que ça représente pour nous
d'être entendus par des gendarmes
alors qu'on vient de retrouver quelques jours plus tôt
le corps de notre fille dans un sous-bois.
Mais nous avons payé d'avance.
On peut plus reculer.
Quand un avocat de Jonathan entend que partis civils,
ce sera donc Randall Schwer d'Orphère.
Et le plus incroyable,
c'est que nous accompagnons Jonathan,
le tueur de notre fille,
à ce premier rendez-vous avec son avocat.
Et qu'à aucun moment,
nous ne pouvons penser qu'un jour,
nous l'aurons face à nous.
À côté du dramatique,
il y a aussi la pression de l'extérieur
et notamment des médias.
Depuis la découverte du corps d'Alexien,
la ville est envahie de journalistes.
Les hôtels affichent tous complets.
Le maire passe nous voir à la maison.
Bien, qu'est-ce que vous souhaitez faire
pour les journalistes ?
Bien, qu'est-ce que vous souhaitez faire
pour rendre hommage à Alexien ?
Moi, je voudrais une marche blanche.
Entendu.
On s'occupe de tout.
Vous ne faites rien, d'accord ?
Dites-moi, pour annoncer cette marche blanche,
est-ce que vous vous sentez capable
de donner une conférence de presse
Oui.
Enfin, on va essayer à ce moment-là.
Jonathan est là.
Il ne dit rien.
Il se contente d'acquiécer.
C'est l'arme, l'excuse.
Le jour de la conférence de presse,
ils sont plus d'une centaine
les perches de micro tendu vers nous.
Des dizaines de caméras fixent nos visages.
Nous nous installons doucement.
Jonathan à ma droite.
et Stéphanie à ma gauche.
Je déplie la feuille blanche,
sur laquelle j'ai griffonné quelques lignes.
Mes mains sont moites.
Et mon corps est glacé.
Je redoute ce moment
où je vais devoir prononcer le nom d'Alexia.
J'en suis sûr.
Je n'y arriverai pas.
Nous avons été particulièrement touchés
par les lampes de solidarité
et les nombreux témoignages de sympathie
que nos familles respectives ont reçues.
A ce moment-là, moi,
je ne vois pas Jonathan,
mais j'entends ces sanglots
continus à côté de moi.
Et moi, je lutte pour ne pas m'effondrer avec lui.
J'articule chaque son lentement,
la bouche grande ouverte
pour mieux maîtriser mes émotions
et raveler mes larmes.
Nous avons décidé de rendre hommage à Alexia
par l'organisation d'une marche blanche
qui aura lieu ce dimanche 5 novembre
dans la dignité et le respect.
J'ai pas craqué.
Mais je n'ai pas conscience,
à ce moment-là,
que l'affaire vient de prendre une ampleur nationale,
moins par mes mots
que par les larmes de Jonathan.
C'est la première fois que les médias
et donc les Français le découvrent vraiment.
Et moi, je ne mesure pas l'impact de l'impact
de ce jeune homme effondré de douleurs.
En donnant cette impression de ne pas pouvoir
se relever de la mort de sa femme,
il vient de bouleverser l'été les spectateurs
autant qu'il nous a touchés.
Et ça nous impressionne d'autant plus
qu'on sait qu'il est bourré d'anxiolitis
et d'antidépresseurs.
Hier, elle a faillé tomber dans notre escalier,
tellement il était chouté.
Et malgré ça,
il ne parvient pas à faire face.
On se lève pour quitter la pièce.
Et à un par an,
nous avons tous un petit geste pour lui.
Une main posée sur son épaule pour lui dire,
pour lui dire qu'on l'aime.
Il vient de devenir le visage
de notre tragédie.
La première semaine,
Jonathan vient nous voir tous les jours
à la maison.
Il est passé toute la journée
et il reste tous les soirs pour dîner,
mais pas pour dormir.
Il préfère passer la nuit chez eux.
Comme ça,
j'ai l'impression de dormir
dans les bras d'Alexia.
Vous comprenez ?
Dans leur maison,
il y a aussi le frère de Jonathan,
Cédric.
Il dort là pour être à ses côtés
pour ne pas prendre le risque
de le laisser seul.
On ne sait pas,
à ce moment-là,
que ces soirées qu'il passe ensemble
permettent aussi à Jonathan
de s'échapper.
On apprendra plus tard
que la veille de la marche blanche.
Il est allé à Dijon
avec son beau frère
au cinéma
pour voir le film Thor.
Sur les enregistrements
des caméras de surveillance du cinéma,
il ne pleure pas.
Il ne donne pas l'impression
d'être mal.
A Marie, il poulorait.
N'aurait jamais fait ça.
Eh ben, le meurtrier de notre fille,
si.
Notre village, Gré,
compte 5000 habitants.
Le dimanche de la marche blanche,
nous sommes plus
de 9000.
Les gens ont une rose rouge
ou blanche à la main.
Cette mobilisation nous touche
et elle nous porte aussi.
Nous nous mettons en marche.
Le parcours compte 2 km
et nous,
nous sommes en tête du cortège.
Jonathan, comme nous,
nous porte deux roses à la main
et nous le soutenons
là par la taille,
l'autre par le bras.
Et nous marchons.
À l'arrivée,
une tribune a été aménagée
près de la grande Halle de Gré
avec une grande photo
d'Alexia
qui nous sourit.
Chacun de nous a préparé un texte
Dès qu'il entre sur l'estrade,
Jonathan s'effond
comme si
il ne pouvait pas affronter
ce public qui lui fait face.
Et nous,
nous essayons de le tenir debout.
Il nous fait de la peine.
C'est une épreuve
pour lui de parler.
Alexia
est ménagée
et courir
une basion
qui nous réunissait
tant dans l'effort
que dans l'épanouissement
de notre couple.
Elle était
ma première supportrice.
Elle était
mon oxygène.
Sa femme
qui le vient d'être anglais
est donc
son oxygène.
Certains sont choqués
qu'ils ne parlent pas plus d'Alexia
mais nous
à rien ne nous alertent.
Sa douleur
paie sur la note.
Comment savoir
que ces larmes sont un masque ?
Sous-Titres
Ensuite, nous
devons faire le choix
du cercueil, du bois
et du revêtement intérieur.
Et c'est Jonathan
qui demande
que le tissu sur lequel Alexia sera déposé
soit violet.
Vous vous souvenez ?
C'était sa couleur
préférée.
Et puis, le responsable
du funérarium nous propose de voir
notre fille
une dernière fois.
Nous redoutons de la voir.
Nous savons qu'elle a été
brûlée
et donc finalement
nous n'irons pas.
C'était notre bébé
et nous ne pouvons pas
lui dire au revoir
qu'il a embrassé une dernière fois.
Et pendant cinq jours
nous passons
tous nos après-midi
à côté d'elle au funérarium.
Et là,
à un moment,
Jonathan nous fait une demande
très étrange.
Est-ce que vous pensez
qu'il serait possible
d'amener
la chatte d'Alexia
à pied
sur le cercueil ?
Vous savez, depuis qu'Alexia
n'est plus à la maison
elle est complètement
désorientée
elle miole
tout le temps
et elle sait plus où aller.
Alors, je me dis que ça serait bien
qu'elle puisse
l'insentir
dans le cercueil.
Je pense que ça lui ferait du bien.
Que ça la calmerait.
On dit oui.
On passe
prendre la chatte
et on la pose
sur le cercueil.
Et nous, on sort.
Et lui, il reste seul
avec la chatte à lui parler
à la caresser.
Et nous, ça nous émeut.
Quand je pense qu'il a tué
Alexia devant cette chatte.
...
Le lendemain
ont lieu les obsèques
d'Alexia.
Et Jonathan nous fait une demande.
Ça ne vous gêne pas que pour la cérémonie
je porte le costume
de notre mariage.
Ça sera ma manière de lui rendre hommage
et de lui dire au revoir.
Ça aussi,
ça nous émeut.
Et nous n'avons
aucune raison de le lui refuser
avec le recul.
Il ne pouvait pas être aussi
en dimanche
et aussi
plus à côté de l'événement.
Car en vérité,
il n'interpasse sa femme
comme les vrais criminels.
Il construit sa légende.
...
À l'église
pour notre ultime séparation
avec Alexia
il y a un monde fou.
Toutes les travées sont occupées.
Personne dans notre famille
ne se sent capable de parler
pendant la cérémonie. Alors moi
son père
je me dévoe.
Pour bien dire quelque chose en nom de la famille
c'est étrange
mais j'aime bien m'adresser
aux personnes décédées.
J'ai cogité toute la nuit
avant d'écrire
ce mot.
Je pense que c'est un beau texte.
Alexia
la majorité
des personnes ici présentes
doit se dire
quel courage
ce papa
de prendre la parole
dans un moment aussi difficile.
Et bien non
ce n'est pas du courage
c'est de l'amour.
C'est l'amour que je porte
à Alexia
et à son époux
Jonathan
c'est l'amour que je porte
à mon épouse
Isabelle
et à ma fille
Stéphanie
ainsi qu'à son mari Grigory
et à James
le bonheur
même de ma vie.
C'est l'amour que je porte
à ma famille
et aujourd'hui
c'est l'amour que je porte
à toute une
population
venue rendre
un dernier hommage
à Alexia
et ensuite
je retrace sa vie
jusqu'à sa rencontre
avec Jonathan
et je montre sans le savoir
à quel point nous n'avons
à rien compris
jeune fille
Alexia
rencontre Jonathan
ils font leurs études
en faisant son
et puis ils munis tous les deux
d'une bonne situation
se marie
et croque la vie
à pleine dent
Jonathan devient notre gendre
et je souhaite
tous les papas
et toutes les mamans
d'avoir le même que nous
notre aveuglement
va durer encore
trois mois
après l'enterrement
je suis obsédé
par l'identité du coupable
je veux savoir
qui a tué ma fille
pendant ces premières semaines
Jonathan passe à la maison
tous les jours
et je lui prépare
sert pas comme le ferait une mère
et on reste blotis
les uns contre les autres
et il n'y a pas un soir
où il ne nous dit pas
si vous saviez comme elle me manque
sans elle
il est terminé
mais non
Jonathan enfin
tu es jeune
tu rencontreras quelqu'un d'autre
tu referas ta vie
il faut être sacrément costaud
pour supporter
une telle pression psychologique
il imagine
qu'il va s'en sortir
définitivement
il organise la suite
sans Alexia
mais avec nous
et puis
après les 15 premiers jours
une page soteau
notre maison se vide
progressivement
il n'y a plus cette fervéissance
permanente qui nous a aidé
à tenir debout
Jonathan est en arrêt maladie
pour 2 semaines encore
il passe ses journées
avec nous
des journées entières
les jambes recroquent villées
sur le canapé
à regarder la télévision
il n'est plus notre agent
il est presque devenu
notre enfant
nous tenons à bar
à gré
notre village
le jour de la réouverture
les journalistes sont partout
impossible de mettre le pied dehors
nous sommes sernés
et à chaque fois qu'un client entre
je me dis
c'est peut-être lui
le meurtrier
et je regarde ses mains
pour voir
si elle ne peut pas être
les mains
d'un assassin
à Noël
Jonathan nous dit que sa mère
ne sera pas là pour le réveillon
alors
on lui propose de nous accompagner
même si nous n'avons pas le coeur
à la fête
c'est la sœur de Jean-Pierre
qui s'est chargée d'organiser ce réveillon
nous y arrivons tous les trois
en larmes
j'ai su plus tard
qu'un cousin d'Alexia
a dit au Jean-Pierre ce soir-là
il faut arrêter de penser à Jonathan
il y a toi, il y a ta famille, il y a nous
il n'y a pas que lui
j'ignore
à ce moment-là
que le regard que portent quelques membres
de notre famille sur Jonathan
commence à changer
en attendant
ce soir de Noël
il mange comme un vrai glouton
trois tranches de sement fumé
du foie gras jusqu'à terminer le plat
des huîtres tant qu'il y en a
avec des tranches de pain beurré
mais au moment de la puche
il n'est pas là
on appelle
pas de réponse
mais le loquet
des toilettes est fermé
il est malade
il ressort 20 minutes plus tard sans dire un mot
qu'est-ce qu'il a fait
dans ces toilettes
pendant 20 minutes
on ne saura jamais
a-t-il tout simplement gagné du temps
en s'isolant
au moment des cadeaux
un des petits cousins lui demande
et toi Jonathan
t'as eu quoi comme cadeau à Noël
oh tu sais moi
mon cadeau
je peux pas l'avoir
et le lendemain
nous les proposions
de se joindre à nous
pour le déjeuner
de Noël en famille
il accepte
mais il vient pas
je l'appelle
il ne répond pas
je me dis
pourvu qu'il n'ait pas fait une connerie
alors je dis
on va le voir
parce que là ce n'est pas normal
quand on arrive chez lui
il est pas là
il arrive en voiture à 20h
ah Jonathan
mais t'étais où
tu nous as fait tellement peur
j'avais éteint mon portable
j'ai passé toute la journée
sur la tombe d'Alexia
je le prends
dans les bras
je le sers fort
et je lui glisse à l'oreille
tu vas pas faire une connerie
ah Jonathan
on est là pour toi
ah
on va serrer les coudes
on va avronter tout ça
ensemble
tu peux compter sur nous
que signifiaient
cette fuite dans les toilettes
est-ce qu'il a perçu qu'hier
une partie de la table était en train
de se refermer
que les jeunes de la famille
commençaient à avoir un doute
ou qu'au moins
ils se posaient des questions
wherever she may be
et peut-être que vous pourriez commencer par nous expliquer comment d'après vous
il se fait que
ce que vous appelez les jeunes
de votre famille
ont des doutes sur Jonathan
avant vous
je n'ai pas perçu
que les jeunes
avaient des doutes sur Jonathan
parce qu'ils n'ont rien osé
nous dire
à moi notamment
je sais pas pour Jean-Pierre
c'était des doutes sur la parent
et sur son frère
il ne voulait pas nous blesser
il voyait tellement qu'on était là
pour Jonathan que moi il ne voulait pas
me blesser
et me donner leurs doutes
donc moi ils m'en ont pas parlé
et vous Jean-Pierre ?
les doutes
je pense qu'ils sont arrivés
par rapport au frère
de Jonathan
l'association des deux
des deux frères
faisait que le comportement
faisait que
il y a eu une étincelle
sur une ou deux personnes
en particulier une personne de ma famille
qui s'est posé des doutes
dès ce soir de Noël
à posteriori
ils vous ont dit
qu'en vérité à ce moment-là
c'est sur Jonathan qu'ils avaient des doutes
oui oui c'est sur Jonathan
et aussi
c'est-à-dire qu'ils pensent
eux à ce moment-là que Jonathan
a commis ce crime
et qu'il ne l'a pas commis seul ?
exactement c'est ça tout à fait
mais à aucun moment
vous ne comprenez ça à vous ?
on ne le comprend pas parce qu'il ne nous en parle pas réellement
on n'est pas dans la confidence
de nos jeunes à ce moment-là
il ne vous n'est pas nous embêter
nous blesser
il se rendait bien compte que
Jonathan
on le protégeait un maximum
et
ils avaient peur de notre réaction
par rapport
à leurs doutes
de toute façon je ne sais même pas
si je les aurais cru à ce moment-là
oui vous n'étiez pas prêts peut-être que
l'on sentit
alors évidemment on est très troublé
par cet amour que vous avez pour votre gendre
autant plus que beaucoup de belles mères
Isabelle n'aime pas l'argent
ça arrive
donc l'idée reçue qu'on a de la belle-mère
c'est qu'elle n'aime pas son gendre
est-ce que vous êtes capable d'expliquer
oui parce qu'il vous a enlevé
votre fille d'une certaine manière
avance-là en l'épousant
comment vous pouvez expliquer
cette affection
démesurée que vous avez
pour Jonathan ?
je pense que c'est l'image
qu'il se donnera
tout au long de l'affaire
il se fait passer
pour un petit garçon
chétif
qui était malheureux
tout au long de sa vie
qui a besoin de nous
et on l'a pris sous nos ailes
comme Alexia a dû le prendre
sous son aile
c'est exactement le même ressenti qu'on a eu
parce que c'était ça la relation entre
Alexia et Jonathan
elle le protégait
de ses fragilités
combien de fois elle m'a dit
qu'il a perdu son papa
étant jeune
il a eu des toques étant jeune
donc il est fragile
et je pense que c'est ce côté-là
qui l'a voulu
l'aider et nous on l'a voulu
lui faire profiter
d'une belle famille qu'on était
parce qu'il n'avait pas eu cette chance
vous avez ça en vous
les femmes fouillons
d'être protectrices
je pense que ma maman
était très protégée
j'ai eu de l'amour
à volonté
j'ai répertorié ça sur mes filles
je pense que la base
d'une famille
c'est aimer et protéger ses enfants
j'ai vu que c'était dur
évidemment Jean-Pierre de vous réentendre
aux obsèques
rendre hommage à Jonathan
vous en voulez de ces mots ?
oui je m'en veux
des mots
d'aller à tous les papas
et toutes les moments
d'avoir le même genre que nous
quand j'écoute ces paroles-là
ou quand je relis
la feuille
donc j'ai écrit
le soir même
je m'en veux
je m'en voudrais toujours
de sortir ces phrases-là
c'était sincère
c'était sincère ?
bah heureusement oui
il y a de plus sincère
c'est un genre comme Grégory
on les aime autant les uns que les autres
vraiment
c'est des mots qui sont sortis du fond du coeur
si on revient au tout début
de l'histoire
c'est-à-dire la veille
du meurtre d'Alexia
le soir de la raclette
vous dites deux choses
vous dites Alexia n'est pas dans son assiette
elle a fait un petit malaise
pourquoi est-ce qu'elle a fait ce malaise
est-ce que vous avez la réponse à ça ?
on a la réponse quand on
lit les écoutes téléphoniques
qu'elle a eu
avec Jonathan
le vendredi matin
justement
où elle lui dit qu'elle n'est pas bien
qu'elle a peur
qu'elle est vraiment
pas bien dans son assiette
et elle dit qu'elle a fait des recherches
sur des bêtes goji
qu'elle a ingurgité
et elle se demande si c'est pas à cause de ça
qu'elle n'est pas bien
qu'elle a la tête qui tourne
et voilà
après on saura qu'elle a vingurgité
des médicaments à son assiette
il l'avait empoisonné
je ne le dis pas telle quelle
non parce que c'est pas pour la tuer
parce que les doses ne sont pas
c'est voilà ne sont pas l'étale
mais elles sont là pour l'endormir
pour
pour pas qu'elle l'embête en fin de compte
et qu'elle mène sa petite vie tranquille
et lui Jonathan il finit pas la bouteille de vin
et vous dites
c'est pas son habitude
ça lui ressemble pas d'habitude il finit la bouteille de vin
pourquoi
il finit pas la bouteille de vin Jean-Pierre
bon au départ
on a
on a fait cette remarque là en plaisantant
Jonathan il est
il aime bien finir
bon la bouteille
pas spécialement
mais il aime bien finir
son repas avec un petit cognac
ou un alcool
et donc ce soir là
il n'a pas pris
ce petit verre de cognac qui finit la soirée
qui finit le repas
et on l'a un petit peu charrié
là dessus
pourquoi d'après vous ?
parce qu'il est déjà en train de fomenter la suite
on n'a pas la réponse
lui il l'a mais nous on ne peut pas avoir
parce que je comprends pourquoi il ne répond pas à cette question
parce que
si à ce moment là il pense à la tuer
alors c'est un assassinat
et il a été condamné pour meurtre
pas pour assassinat
l'après méditation n'était pas
constitué
il y a des propos que
vous tenez dans votre livre
sur la mère
de Jonathan vous écrivez
elle prend beaucoup de place
elle mange, elle boit, elle parle fort
et je me demandais si c'était pas une manière un peu indirecte
de dire avec le recul
et ça vaut aussi pour le frère
d'ailleurs de Jonathan
que hypothétiquement
il savait
tout le soir
de la supposée disparition
d'Alexia
qu'il savait qu'elle était morte
et même on entend
que vous n'osiez pas pousser l'hypothèse jusque là
mais que peut-être
l'un ou l'autre a plus ou moins
participé au moins à l'évacuation
du corps est-ce que c'est ça que vous voulez dire
alors au minimum
il y en a qui savait
je pense que Jonathan
au minimum a dû mettre
quelqu'un au courant
son frère
et ça on peut pas le prouver
par contre ce que j'ai appris au procès
et ce qui m'a énormément choqué
c'est que cette maman
le jour de la disparition
d'Alexia
l'après-midi
le soir
on a eu
elle parlait
sur facebook ou je ne sais quoi
elle arrêtait pas de mettre des
choses grivoises
elle était complètement hors de
le sujet
elle s'amusait de son côté avec son portable
avec
des images grivoises
qui ont été dévoilées au procès
vous dites plus tard dans le livre qu'elle ne l'aimait pas
mais ça oui
pour le coup alors là c'est la belle-mère
qui n'aime pas ça brûle
on est dans le pont-sif
il n'aimait aucune de ces belles filles
est-ce qu'il a été question
à un moment donné au cours de l'instruction
de les mêler à l'affaire
la mère et le frère de Jonathan
non
pourtant il y a eu un cheveu de retrouver
dans la voiture
un cheveu de la mère
il était justement identifié
dans le cheveu de la mère
mais ça en est resté là
parce que la voiture c'est une voiture professionnelle
donc a priori il n'y a pas de raison
qu'il y a un cheveu de la mère
il aurait dû y en avoir un de nous
d'après les experts
un cheveu volatile
qui pouvait avoir sur lui
la scène du médium
alors elle est très troublante
évidemment donc ce médium
qui vous appelle au téléphone
ça arrive dans toutes les affaires criminelles
et les affaires se mobilisent
mais quand même ils désignent l'endroit
précisément
où se trouve le corps de votre free
bon moi je crois pas tout ça
ou non plus
mais il ne s'est pas trompé
donc les jeunes étaient là
autour de nous
j'ai envoyé mes neveux
ils nous indiquent un endroit
et là quand ils sont arrivés
il y avait toute l'école de gendarmerie
qui avait bloqué l'endroit
et on a trouvé le corps d'Alexia
c'est troublant
oui c'est troublant
parce que c'est des choses auxquelles on ne croit pas
mais en réalité
dans un laps de temps
assez court
les faits se sont révélés
positifs, réels
je l'ai mis en relation avec la gendarmerie
j'aurais qu'on parle de la place
des journalistes
dans cette histoire
ils ont été omniprésents comme sans doute
ça n'était plus arrivé
dans une affaire criminelle
depuis l'affaire Grégory il y a 40 ans
et vous ne me l'en dites
quasiment aucun mal
moi je m'attendais
à ce que vous régliez leurs comptes
aux journalistes qui vous ont harcelé
pendant des semaines et des mois
et non
pourquoi Isabelle
il y a quand même quelques taques dans le livre
on a bien remarqué
la journal
de la région nous avait organisé
le jour
on avait rendez-vous avec le juge
pour nous indiquer qu'on allait être accusés
de comptes familial
dans le deuxième épisode
donc si si on met des taques
c'est seulement le journal régional
qui n'a pas été correct avec nous
ils ont vendu
leurs journaux pendant 3 ans
tous les jours
tous les jours
il y a des nouveaux numéros
mais nous on n'y était jamais
dans ce journal
ce n'était que la défense qui parlait
on nous interrogeait jamais
ils sont jamais venus chez vous
le premier article
avec le premier article
mais après
ils ont vu qu'on prenait de la distance avec eux
et ils s'en sont donné à coeur joie
pour aller dans l'autre sens
parce que moi je m'attendais Jean-Pierre
il y a tout un chapitre
pour dire du mal de BFM TV
qui a quand même couvert cette enquête criminelle
comme aucune chaîne d'information continue
ne l'avait fait à ce jour
ils ont été omniprésents
presque 24h sur 24
et vous n'avez pas de gris F
à l'égard de ça
parce que au départ
nous on est dans la recherche
du corps d'Alexia
donc les premiers à être
avec nous
vous l'avez cité c'est BFM TV
et à ce moment là
nous quelque part ça nous réconforte
parce que méliatiquement
on se dit Alexia on va la retrouver
beaucoup plus rapidement
que si on était
que les deux
acheter avec la famille
donc BFM TV
nous a accompagné
pendant plusieurs jours
sur des moments qui étaient très difficiles
et nous
à aucun moment on a ressenti ça
on a pris sur
la médiatisation
et au contraire
au départ on en était super content
bon l'affaire a fait
qu'elle ait été
médiatisée
sur de longs mois
mais c'est uniquement dû
cette médiatisation là
c'est uniquement dû
au nombre de
de versions de Jonathan Havan
de Jonathan
la grande médiatisation
c'est lui qui l'amène
c'est pas nous
qui allons la chercher loin de là
mais est-ce qu'à un moment
au début de l'histoire
vous pouvez imaginer
Isabelle que tant de journalistes
vont passer tant de temps
dans ce village
pour raconter cette enquête
jour après jour
non, je ne comprenais pas pourquoi ça avait pris
autant d'ampleurs
je veux dire les journalistes ils étaient
là, les gendarmes ils avaient carrément
filtré à l'entrée du
lotissement pour que plus personne
ne passe
moi j'ai eu un gendarme
à ma disposition pendant
un mois et demi pour vous protéger
pour nous protéger
elle a vécu avec nous ce gendarme
avec nous pendant plus d'un mois
pour protéger des journalistes
protéger des journalistes
mais ça vous a pas choqué
éventuellement pour nous protéger
d'un tueur aussi
ça vous a quand même pas choqué
tous ces journalistes
mais bon après c'était
le meurtre d'une jogueuse
je sais que dans l'esprit des gens
ça a toujours été
particulier le meurtre de jogueuse
voilà jusqu'au jour
aussi les journalistes
ils volaient même des images
il y avait les caméras
avec des zooms sur le pont
pour aller voir dans le
dans le bar
ou alors c'était
ils se présentaient pas ils écoutaient tout
dans le bar sans se présenter
il y a eu le bon journalisme
et il y a eu le mauvais journalisme
il y a les deux choses
bon c'est vrai que
mais dans l'ensemble
on n'a pas été super embêté
les journalistes justement
à votre avis ils ont compris
avant vous que c'était Jonathan
ça ils nous le diront qu'après
ça on ne savait pas
on nous a jamais rien dit
parce qu'ils devaient diner tous ensemble
le soir et tirer des plans sur la comète
oui sans doute
vous le savez pas
la scène de l'achat amené au funérarium
la scène du costume de
de mariage aux obsèques
à votre sens c'est
une stratégie de sa part
ou c'est une forme
d'hystérie
c'est quand même audio
nous faire emmener cette chatte
sur le cercueil alors qu'elle a tout vu
si c'est pas de la manipulation
qu'est-ce que c'est
oui c'est de la vraie manipulation
c'est pour nous avoir
encore plus près de lui
et vous vous dites qu'il construit sa légende
ce sont vos mots
comment vous pouvez comprendre
qu'un homme
soit capable
de vivre avec le poids du meurtre
qu'il vient de commettre
même s'il n'aimait pas
éventuellement votre fille
même s'il était arrivé au point de la détestation
comme tuer quand on n'a jamais tué
c'est probablement quelque chose de très
comment est-ce que vous comprenez
que ce garçon est pu tenir
avec ce secret tant de temps en jouant
ce rôle
c'est bien pour dire qu'il était costaud
que c'est
une fausse image qui donne
il se cache derrière cette image
de fragilité
et alors que c'est tout le contraire
mais ça nous
on ne pouvait pas s'en rendre compte
c'est très dur à s'en rendre compte
il nous avait bien pris dans son piège
on était vraiment
à des milieux
de savoir que c'est pour lui
il voulait remplacer Alexia tout simplement
il faut vraiment être costaud
il faut vraiment dans sa tête
il devait être franchement
et vous
par d'ailleurs c'est
une demonstration de votre générosité
c'est-à-dire que vous
on sent bien que vous êtes prêt
à l'accueillir comme nouveaux fils
il nous a rattaché à Alexia
c'est le seul être vivant qui nous
il nous a rattaché à Alexia
c'est parce qu'il vous a rattaché à Alexia
c'était pas lui
si Jean-Pierre vous on se sent quand même
dans la manière dont vous parlez de Jonathan
avec beaucoup de que
vous êtes content d'avoir un fils maintenant
non je l'ai pas vu comme un fils
mais
on était là pour le protéger
pour calmer sa douleur
on aurait tout fait
pour qu'il soit
il devienne
normal
qu'il oublie
le drame qui venait de vivre
alors qu'on imaginait
aucun moment le vrai drame
mais nous ce qu'on voulait
c'est qu'il soit le mieux du monde
c'était notre chagrin
mais on avait l'impression
qu'on se disait qu'il avait encore plus de chagrin
que nous à la limite
et on reportait tout sur lui
il fallait qu'on oublie notre peine
pour lui
vous l'aimiez
ben oui tout simplement
non mais si
sans doute
oui
moi j'ai eu le bonheur d'être aimé par ma belle mère
j'adorais ma belle mère
c'était une femme
super
affectueuse, tendre
il y avait une place pour lui dans votre coeur
tout à fait
oui non mais tout à fait
on ne veut pas l'enlever
je pense que s'il n'avait pas avoué
si ça avait été le crime parfait
je pourrais être là
on va se retrouver
Isabelle et Jean-Pierre demain pour continuer
de lire à haute voix
ce livre absolument passionnant
vous avez écrit chez Robert Lafon qui s'appelle Alexia
notre fille
je vous remercie
des centaines d'histoires disponibles
sur vos plateformes d'écoute
et sur europe.fr
je vous remercie
oui, il y a le match parfait
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Les parents d’Alexia ont mis 3 mois à comprendre que Jonathann avait tué leur fille.